Je viens de vivre une expérience un peu surréaliste.
Administrateur officiel d'une succession, j'ai reçu récemment un courrier du tribunal contenant une citation à comparaître à une séance de conciliation entre les héritiers potentiels. N'étant formellement pas partie à cette procédure, je me suis demandé si je devais néanmoins comparaître à cette séance. Fort de ce doute, j'adresse un bref courriel audit tribunal dans le but de clarifier ce point dans mon agenda.
Deux jours après, je reçois un appel téléphonique d'une collaboratrice de ce tribunal m'informant qu'ils avaient bien reçu mon courriel, mais que je devais formuler ma question dans un courrier traditionnel, soit dans une lettre adressée à la poste. J'explique alors derechef à mon interlocutrice que j'ai juste besoin de savoir si je dois venir à la séance ou non et qu'une simple réponse orale de sa part à l'instant me suffit amplement. Rien à faire, je n'obtiendrai pas ma réponse lors de ce bref entretien téléphonique. Il ne me reste plus qu'à prendre "ma plume" et à imprimer et poster un courrier de deux lignes pour poser ma question organisationnelle au tribunal…
Coïncidence, le même jour, quelques heures plus tard, je reçois un courriel du service de presse de l'administration fédérale dont le titre évocateur attire tout de suite mon attention: CF - Le Conseil fédéral adopte le message sur la communication électronique dans le domaine judiciaire.
Je cite le communiqué du 15 février dernier. Le projet Justitia 4.0 mené par les tribunaux de la Confédération et les autorités de poursuite pénale et d'exécution des peines des cantons vise à accélérer la transformation numérique de la justice en Suisse. Le Conseil fédéral a adopté le message concernant le projet de loi qui permettra ce tournant.
J'ai été entendu!
Merci à notre Conseil fédéral de permettre à notre justice de passer directement de Justitia 1.0 à Justitia 4.0.